dimanche 17 février 2008

Vive les vieux !

Notre société a bien du mal à sortir du jeunisme et à prendre en compte la demande sociale des plus âgés d'entre nous. C'est pour cela que j'ai cru utile de publier Vive les vieux ! aux éditions Michalon. 

Il s'agit à la fois de rappeler l'importance du fait senior aujourd'hui, de montrer que la notion d'âge ne recouvre plus les même réalités qu'il y a 20 ou 30 ans et que les attentes des 20 millions de seniors, dont 13 millions de plus de 60 ans et 5 millions de plus de 75 ans doivent être prises en compte.
Surtout, je crois nécessaire de mettre en avant que le vieillissement est autant une bonne nouvelle individuelle qu'une opportunité collective.
Vive les vieux ! n'a pas d'autres objectifs....

Serge Guérin 

lundi 11 février 2008

La communication comme non-évidence

La lecture du Dictionnaire d’initiation à l’info-com, qui doit sortir ces prochains jours chez Vuibert, ouvre des pistes de réflexion.
Le propre d’un dictionnaire c’est de prendre le risque du choix et par là-même de la subjectivité. Ce type d’ouvrage permet aussi au lecteur de faire ses choix, de construire son parcours, d’avoir une lecture autonome et évolutive.
Mais, avec un dictionnaire, le lecteur regarde d’abord les entrées et les termes qui manquent.
Ce dictionnaire propose un parcours assez classique dans le choix des thèmes et se distingue dans le type de références. Les auteurs mobilisent, par exemple, Arlette Farge pour analyser le thème de la rumeur.
La vision globale se place surtout du côté de l’émetteur et des supports de communication, plutôt que du côté du public, même si l’entrée existe (p 267). Très logiquement, les deux auteurs (Laurence Corroy et Jacques Gonnet) s’intéressent de ce fait fortement aux questions liées à la manipulation de l’information.
De la même façon, ils sont très sensibles à l’enjeu de l’éducation aux médias qui leur apparaît comme un moyen central de développer l’esprit critique. Peut-être faudrait-il parler plus largement d’éducation critique aux discours médiatiques, politiques et idéologiques ? Mais l’enjeu ne serait-il pas d’apprendre à ne pas chercher de réponse unique, uniforme et stable ? Pour privilégier la multiplicité et la hiérarchie des points de vue.
Mais en refermant l’ouvrage, la question demeure : en quoi la communication et l’information nous aident-elles à être plus libres et plus autonomes ? En quoi les développements de la communication ont-ils favorisé les possibilités du vivre-ensemble ?


Serge Guérin

dimanche 3 février 2008

Retour sur les propositions Attali

Les 316 propositions de la Commission Attali semblent avoir fait long feu. Il apparaît déjà qu’elles ont raté leur objectif principal : au lieu de contribuer à une prise de conscience salutaire et de dégager des chemins de réforme, elles coalisent les frilosités, les inquiétudes et les conservatismes de tout poils. Pas plus que l’on ne peut espérer changer la société par décret, pour reprendre la célèbre formule de Michel Crozier, il apparaît impossible de moderniser par le simple volontarisme d’une Commission d’experts. Lors d’un entretien, il y a quelques semaines, Michel Rocard me rappelait, à propos de la réforme des retraites, la nécessité de réaliser les réformes une par une, pour éviter justement des coalitions d’intérêts parfaitement contre-productives. C’est exactement l’erreur de la Commission Attali. Par ailleurs, on peut le regretter mais c’est ainsi, les journalistes (à quelques exceptions comme le dossier remarquable proposé par le magazine Challenges) en sont restés à des généralités et à la mise en exergue de quelques propositions sorties de leurs contextes. Ainsi de la proposition concernant les taxis parisiens traduite par les journalistes comme la décision de tripler du jour au lendemain le nombre de taxis sur Paris et de supprimer le numerus clausus qui aurait pour effet de réduire à néant l’investissement de milliers de chauffeurs de taxi . Résultat : des chauffeurs de taxi en grève et la crispation d’une profession pointée du doigt.

Pour autant, même s’il faut se garder d’un gouvernement d’experts, la remise de rapports et la constitution de commissions ne sont pas des manœuvres dilatoires ou inutiles. Elles permettent souvent de faire éclore dans l’espace public des débats nécessaires et de favoriser – progressivement- des prises de conscience.

 

Serge Guérin