lundi 11 février 2008

La communication comme non-évidence

La lecture du Dictionnaire d’initiation à l’info-com, qui doit sortir ces prochains jours chez Vuibert, ouvre des pistes de réflexion.
Le propre d’un dictionnaire c’est de prendre le risque du choix et par là-même de la subjectivité. Ce type d’ouvrage permet aussi au lecteur de faire ses choix, de construire son parcours, d’avoir une lecture autonome et évolutive.
Mais, avec un dictionnaire, le lecteur regarde d’abord les entrées et les termes qui manquent.
Ce dictionnaire propose un parcours assez classique dans le choix des thèmes et se distingue dans le type de références. Les auteurs mobilisent, par exemple, Arlette Farge pour analyser le thème de la rumeur.
La vision globale se place surtout du côté de l’émetteur et des supports de communication, plutôt que du côté du public, même si l’entrée existe (p 267). Très logiquement, les deux auteurs (Laurence Corroy et Jacques Gonnet) s’intéressent de ce fait fortement aux questions liées à la manipulation de l’information.
De la même façon, ils sont très sensibles à l’enjeu de l’éducation aux médias qui leur apparaît comme un moyen central de développer l’esprit critique. Peut-être faudrait-il parler plus largement d’éducation critique aux discours médiatiques, politiques et idéologiques ? Mais l’enjeu ne serait-il pas d’apprendre à ne pas chercher de réponse unique, uniforme et stable ? Pour privilégier la multiplicité et la hiérarchie des points de vue.
Mais en refermant l’ouvrage, la question demeure : en quoi la communication et l’information nous aident-elles à être plus libres et plus autonomes ? En quoi les développements de la communication ont-ils favorisé les possibilités du vivre-ensemble ?


Serge Guérin

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A quand la communication non-euclidienne?