jeudi 13 janvier 2011

De la la consultation à propos de la « prise en charge de la dépendance des personnes âgées.

La « consultation gouvernemantale à propos de la « prise en charge de la dépendance » pose bien des questions.
D'abord, il faut mettre bien des termes entre ""
Ainsi "consultation" ne veut pas dire "négociation". Ce n'est pas neutre...
Ensuite, le terme de « dépendance » qui est utilisé résume parfaitement ces représentations négatives. Il s'agit d'une nécessité de se prémunir contre « le risque dépendance ». La phase de concertation que le gouvernement propose en 2011 pour la « prise en charge de la dépendance » s'inscrit dans cette idéologie de la victimisation et de la peur. Ainsi confondre allégrement la notion de dépendance avec celle de perte d’autonomie est une posture qui en dit long sur la vision de la société. Car l’interdépendance est la définition même de la société : c’est parce que nous avons conscience de dépendre les uns des autres, d’avoir partie liée, de vivre en destin commun, que nous faisons société. A l’inverse, les fragilités physiques, mentales, économiques ou morales conduisent à nous faire perdre de l’autonomie. Il y a bien une opposition entre deux visions, deux idéologies : la première met l’accent sur la notion de solidarité, de lien, de relations d’interdépendance ; la seconde magnifie l’autonomie, la compétition, le parcours individuel. Dans le premier cas, la solidarité répond à une logique collective, dans le second, elle s’inscrit dans une démarche individuelle fondée sur l’assurance privée.
Rajoutons aussi qu’une démarche de solidarité collective implique de ne pas découper les gens en tranche : la perte d’autonomie n’est pas liée à l’âge mais à une situation donnée dans un environnement donné. L’enjeu c’est de construire un droit universel de compensation à la perte d’autonomie qui passe par l’élargissement de la protection sociale.
Enfin, ce mode d'approche est fondée sur la peur à travers des masses de chiffres lancés dans la nature médiatique et qui font "peser sur les déficits publics une menace insupportable"... Or, si l'on regarde bien, il s'agit de se préparer à passer de 21 milliards d'euros de dépense" à 30 milliards d'ici à 2040. C'est beaucoup ? Sauf que en 2010, cela représente 1,1% du PIB... et en 2040, cela représentera environ 1,1% du PIB...
Valoriser la notion de dépendance, associer vieillissement et déficit, jouer sur des chiffres : s'agirait-il de favoriser une démarche individualiste nous conduire à privilégier l'assurance privée ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

tres bonne analyse et il serait bon de rappeler que depûis 20 ans on produit rapport sur rapport sur la dépendance
alain

jolb56 a dit…

Il ne faut pas sous-estimer la manoeuvre électoraliste. En effet, c'est lorsque ma génération en arrivera à ces quelques années de perte complète d'autonomie qu'il y aura très nette augmentation du nombre de ces personnes. Or cela ne devrait pas se produire avant trente ans, puisque c'est l'âge auquel aujourd'hui on entre en EPHAD. Il n'est donc pas urgentissime de s'adresser à cette question, et les financements ne sont pas trop difficiles à trouver. Par contre, il s'agit d'une part de créer un climat anxiogène autour de personnes qui ont amené Sarkozy à la présidence, afin de sécuriser leur vote, et d'autre part d'accompagner la casse du service public et de la Sécurité Sociale pour obliger à recourir aux assurances privées. Une immense campagne pédagogique sera nécessaire pour redonner à la question sa réelle dimension.

bloyet jean yves a dit…

bonjour
je viens de vous ecouter sur france inter et je "re" trouve le "ce" pourquoi je suis infirmier coodonateur, puis responsable ehpad depuis plus de 15 ans.
comment aujourd'hui trouver une structure, un environnement, un vrai projet d'accompagnement de la personne vieillissante. un lieu de Vie ou l on pourrait concillier le temps qu'il reste à vivre et la possibilité de le vivre pleinement sans les artifices d'un atelier chants ou d un atelier couture..... ou le soin passe après la vie meme en ehpad?
il y a tant de choses encore à vivre.
vous m avez donné envie de revenir à ce monde plein d'avenir du bien vieillir meme dans sa derniere demeure.
jean yves de lyon