vendredi 1 mai 2009

Repenser la notion d’activité

Les mots ne sont jamais neutres. Ainsi ce la cassure actif/inactif. Ainsi on défini les femmes au foyer ou les retraités comme des inactifs. Pour les retraités, on parle des inactifs de plus de 60 ans…
Mais l’activité est-elle seulement définie par le rapport au travail, qu’il soit salarié ou non ? Chacun d’entre nous connaît des « actifs » fort peu actifs et des « inactifs » particulièrement actifs… Mieux, même, dans certains cas, certains actifs ferraient mieux d’être… plus inactifs.
Ainsi parmi les 13 millions de retraités, bon nombre d'entre eux participent de multiples façons à la vie sociale, à la bonne marche de la communauté, au développement de la Cité. Que serait d'ailleurs le monde associatif sans les millions de bénévoles actifs de plus de 60 ans, que deviendrait la vie communale sans les 30 % d’élus qui bien qu’officiellement inactifs passent la majeure partie de leur temps au service des autres ?
Et que dire des solidarités de proximité ? Combien de familles tiennent le coup grâce aux coups de mains multiples de grands-parents : garde des enfants, accueil à la maison, bricolage et aides diverses, aide monétaire, aide aux devoirs… La liste est sans fin.
De la même façon, il est impossible de faire une liste exhaustive des aides apportés par les « inactifs de plus de 60 ans » à leurs voisins ou à leurs amis dans la vie quotidienne comme dans le partage d’expérience.
Les mots ne sont jamais neutres et traduisent un jugement, des représentations d’une situation. Il serait donc temps, là aussi, de changer les images, d’aider à moderniser les regards et les références.
Il ne s’agit pas d’un sujet anecdotique. Ce qui est en jeu, c’est bien la compréhension par la sphère sociale de cette révolution liée à la rupture démographique : les formes d’activité continuent de se diversifier et la notion de retraite sera de moins en moins associé à celle de retrait de la vie économique et citoyenne.



Serge Guérin